BA Ânûû-rû Âboro - GURRUMUL
14/09/2020Documentaire de Paul Damien Williams (2017, Australie), 1h36. Après la sortie de son premier album, le musicien australien aveugle Geo...
C’est l’histoire d’un chanteur non voyant aborigène qui a chanté devant la reine Elizabeth et Barack Obama. Une histoire racontée dans un documentaire qui a remporté des prix dans le monde entier. CALEDONIA diffuse le film Gurrumul, lundi 21 septembre à 21 h 10.
Nous sommes en juillet 2008. Gurrumul s’apprête à donner un concert à l’opéra de Sydney pour la première fois. Avant cela, il doit se prêter au jeu des interviews avec les médias. Il est mal à l’aise. Face à la journaliste australienne, il ne sait pas quoi répondre ou peut-être refuse-t-il tout simplement de parler de lui, au lieu de sa musique. Il semble en tout cas comme un poisson hors de l’eau. Car Gurrumul est né dans un tout autre décor… Non-voyant de naissance, il grandit sur l'île d'Elcho, dans l'extrême nord-est de la Terre d'Arnhem, tout au Nord de l’Australie. Cette terre est probablement la plus connue pour son isolement, son art et la force des traditions de ses habitants. L’artiste aborigène y puise l’inspiration et y mène une vie traditionnelle, y compris quand son succès devient mondial.
Gurrumul joue des percussions, du clavier, de la guitare et du didgeridoo. Mais c'est la clarté de sa voix qui marque les esprits. Une voix qui s’exprime en langues Yolngu et anglaise. A mesure que sa renommée grandit, l'équilibre entre son mode de vie traditionnel et sa carrière musicale s'avère difficile à maintenir. Une dualité qu’a voulu montrer le réalisateur Paul Williams dans son documentaire.
« Je voulais vraiment montrer la difficulté qu'une personne autochtone - d'une communauté traditionnelle éloignée - peut avoir à interagir avec le monde occidental. En particulier, lorsqu’on est dans l'attente de la célébrité, puis dans l’accomplissement de ce qui est devenu une carrière musicale internationale, explique le réalisateur. J'adorerais vraiment que ce documentaire soit diffusé dans les salles de classe, car le genre de conversations que l'on peut avoir autour de ce film et ses thèmes centraux - l'Australie, l'avenir de ce pays, l'avenir des relations entre européens et aborigènes - je pense que c'est vraiment important »,
poursuit Paul Williams.
Lors de sa sortie, le documentaire Gurrumul participe au Festival international du film de Berlin, où il reçoit un prix. Le premier d’une longue série. Gurrumul a notamment été récompensé en Chine, au Canada, en Australie, mais aussi chez nous lors du Festival Anûû-rû Aboro 2019 et à Tahiti lors du FIFO. Partout dans le monde, le documentaire est salué par la critique. Dans le célèbre quotidien « The Guardian », le journaliste Luke Buckmaster écrit :
« Au cœur du film est la question de savoir ce que signifie être un Australien autochtone dans le monde moderne. Pour les fans de Gurrumul, le film est évidemment un incontournable. Pour ceux qui ne connaissent pas, ou qui connaissent vaguement son travail, c'est un régal encore plus grand : ils seront divertis, captivés, peut-être en quelque sorte modifiés. »
Décédé en 2017, Geoffrey Gurrumul Yunupingu était l'une des voix les plus importantes et les plus acclamées d’Australie.
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Documentaire de Paul Damien Williams (2017, Australie), 1h36. Après la sortie de son premier album, le musicien australien aveugle Geo...
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