Une discrimination statistique et ethnique
06/08/2019Copyright © CALEDONIA 2019
Les Océaniens ont plus de mal que les Européens à trouver un logement. C'est ce que révèle une étude réalisée dans le Grand Nouméa par des chercheurs de l'Université de Nouvelle-Calédonie. Cette étude s'inscrit dans une recherche à plus grande échelle, sur l'ensemble du territoire français. Une première vague de tests avait été menée entre 2015 et 2016, puis une seconde en 2017.
Il y a une nette discrimination entre les demandeurs d'origine européenne et les demandeurs d'origine océanienne, selon l'étude réalisée par le laboratoire de recherche économique et juridique, le LARJE, concernant l'accession au logement dans le Grand Nouméa.
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De 13 à 15 points de pourcentage
C'est l'écart de réponses positives entre un profil européen et un profil kanak, lorsque les deux ont un statut de fonctionnaire.
D'après les résultats de l'étude, la discrimination s'avère moins forte de la part des agences immobilières que de la part des propriétaires qui mettent eux-mêmes leur bien en location. Les agences participeraient donc moins à la ségrégation spatiale constatée dans le Grand Nouméa.
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Dans les quartiers Sud, la population kanak représente environ 5% de la population totale. C'est là que la discrimination la plus forte est observée, jusqu'à 20 points d'écart. Une des explications probables serait que cette discrimination existe pour ne pas perdre l'homogénéité de population constatée dans ces quartiers.
Cette étude vient compléter une première vague de tests menée en 2016. À son issue ils concluent : « Nous trouvons que les candidats kanak sont doublement pénalisés, à la fois par une situation professionnelle et financière moins favorable et par les préférences ethniques des offreurs de logement. »
Retrouvez les conclusions détaillées de cette première étude ici.
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Suite à la première vague de tests réalisée en 2016, les résultats ont été médiatisés et diffusés notamment sur les réseaux sociaux. Lors de la deuxième vague réalisée en 2017, deux nouveaux profils ont été ajoutés pour surveiller l'aspect "communautaire" : celui d'un Kanak revenant de métropole et celui d'un Wallisien. Les résultats, bien que montrant une légère baisse, montrent toujours une discrimination importante de type ethnique.
Le testing, aussi appelé "test de discrimination" est une méthode d’expérimentation sociale constituant un moyen d’investigation. On compare l’attitude d’un tiers à l’égard de deux personnes de même profil mais avec une variable précise différente. Cette méthode avait déjà été utilisée par la Ligue des Droits de l'Homme de Nouvelle-Calédonie pour mettre en avant une discrimination en défaveur de la population kanak à l'entrée des boîtes de nuit. Consultez le bilan ici.
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