Le "référendum pour les nuls" - Qu'est-ce que l'indépendance association?
21/10/2018Le "référendum pour les nuls", c'est une question sur le référendum et une réponse claire et simple en moins d'une minute. Qu'est-ce qu...
Le premier référendum en Nouvelle-Calédonie a eu lieu le 28 septembre 1958 à l'initiative du Général de Gaulle.
Il s'agit alors pour les Calédoniens, au même titre que les Métropolitains, de voter pour ou contre la nouvelle Constitution, qui va servir de base à la Ve république. Pour les ultra-marins, il y a un autre enjeu : si les colonies françaises votent non, elles deviendront immédiatement indépendantes.
Le oui l'emporte à 80%. C'est la première fois que les Kanak participent à un scrutin.
Le deuxième référendum a lieu le 13 septembre 1987 : c'est le premier référendum d'autodétermination qui se solde par un non à 98%... mais le FLNKS avait appelé au boycott dans la mesure où il suffisait de se prévaloir de 3 ans de résidence pour pouvoir voter : le scrutin ne reflète donc l'opinion que d'une partie de la population.
Le 6 novembre 1988, c'est à nouveau la France entière et la Nouvelle-Calédonie, qui s'expriment par référendum pour entériner, ou non, les accords de Matignon-Oudinot. La question est plutôt alambiquée : "Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le Président de la République et portant dispositions statutaires et préparatoires à l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie ?"
Le oui l'emporte de justesse à 57%. En Calédonie, le sud a voté majoritairement non.
Le dernier référendum s'est déroulé le 8 novembre 1998. Il s'agissait pour les Calédoniens de ratifier l'Accord de Nouméa. Cette fois-ci, le oui l'a emporté largement à 71%. Le concept du vivre ensemble a commencé à porter ses fruits.
Ces quatre référendums ont vu le nombre d'électeurs inscrits augmenter de façon régulière : de 35 197 en 1958, il est passé à 85 200 en 1987, 89 090 en 1988 et 106 698 en 1998. Le scrutin du 4 novembre sera ouvert à 174 574 électeurs.
Si la Nouvelle-Calédonie a déjà participé à quatre référendums, il est intéressant de se souvenir de ceux qui ont été promis mais n'ont pas eu lieu.
Le 7 janvier 1985, Edgard Pisani, fraîchement nommé Haut-Commissaire et délégué du gouvernement, présente à la population calédonienne sa solution pour l'avenir du pays : c'est "l'indépendance-association". Dans ce cadre, il propose un référendum d'autodétermination qui se tiendra en juillet 1985 et permettra aux électeurs de se prononcer soit pour le maintien du statut actuel, soit pour la constitution de la Calédonie en un état indépendant associé à la France. Si les Calédoniens optent pour cette dernière hypothèse, le représentant de l'État assure alors que l'indépendance pourrait être proclamée dès janvier 1986. Le référendum Pisani n'aura finalement pas lieu et sera remplacé par ce qu'on pourrait appeler le référendum Fabius qui s'est tenu en septembre 1987 et dont le résultat sera entâché par le boycott du FLNKS.
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Le "référendum pour les nuls", c'est une question sur le référendum et une réponse claire et simple en moins d'une minute. Qu'est-ce qu...
Autre référendum promis par les politiques : celui prévu par les accords de Matignon-Oudinot, qui devait mettre un terme à un processus de décolonisation de dix ans et qui n'aura finalement pas lieu. Pour éviter ce que l'on appelle alors le référendum couperet, Jacques Lafleur propose en effet en 1991 de réfléchir à une solution consensuelle qui débouchera, sept ans plus tard, sur la signature d'un nouvel accord : l'Accord de Nouméa. Un accord qui prévoit lui trois référendums dans l'hypothèse où les deux premiers se solderaient par une majorité en faveur du maintien de la Calédonie dans la France.
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