SANO
10/12/2023Documentaire d'Aurélie Chiron (2023) La réalisatrice dresse le portrait intime d'André Levy personnalité charismatique et inspirante qu...
Au-delà de la découverte du personnage singulier d'André Levy, surnommé "Sano", et de son parcours atypique, le film nous fait découvrir les coulisses d'une campagne municipale de la province Nord, en tribu à Hienghène, commune emblématique du Pays, marquée par les drames de l'Histoire.
🎥 Ce documentaire de 52 minutes est réalisé par Aurélie Chiron et produit par Nô production.
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Documentaire d'Aurélie Chiron (2023) La réalisatrice dresse le portrait intime d'André Levy personnalité charismatique et inspirante qu...
J'ai rencontré André Levy lorsqu'il était maire de Hienghène lors d'un reportage à Touho en janvier 2018. Il était alors invité à la présentation du projet pilote d'une initiative de valorisation de viande de chasse à la tribu de Tiwaé. Ce jour-là, il m'avait fait mauvaise impression par sa posture très interrogative face à cette initiative en dehors du cadre légal.
Puis, c'est lors de notre deuxième rencontre en janvier 2019 que je commence a découvrir une autre facette de lui. Cette année-là commence le chantier de la stèle commémorative à Wan Yaat à Hienghène. Durant les travaux, j'ai réalisé plusieurs sujets et donc passé beaucoup de temps à échanger avec lui. Et c'est en octobre 2019 lors du festival Anûû-rû Âboro que je partage mon idée à René Boutin (NDLR : directeur artistique du festival) de faire un documentaire avec André.J'étais persuadée que je tenais là un bon personnage ! Son histoire personnelle m'a touchée et à plusieurs reprises je me suis reconnue, identifiée dans son histoire par son métissage, la place dans la famille, dans le clan. Début 2020, nous organisons alors une entrevue René Boutin, André Levy et moi pour échanger et valider le projet.
Les tournages ont commencé lors de la campagne électorale pour les municipales mais ont été suspendus pendant la crise sanitaire. Ce fut alors un long moment de doute et de solitude pour moi. Les tournages étaient en pause, le film de départ prenait une autre tournure aussi. Après le covid, ce fut difficile de reprendre les tournages, de se remettre dans le bain. La difficulté aussi était de pouvoir se caler des dates André et moi, entre ses obligations et les miennes... Mais heureusement nous avons su nous rejoindre dans nos plannings respectifs pour continuer de réaliser des images.
L'autre défi était aussi de rassurer sa famille ! Si pour moi vivre avec une caméra n'est aujourd'hui plus un souci pour beaucoup cela reste encore intrusif. Il m'a fallu du temps pour me rendre presque invisible. Cette famille a fait preuve d'un grand courage pour m'ouvrir ainsi la porte de leur intimité. Il faut comprendre que j'ai été au milieu d'eux dans les coutumes, dans des moments d'intimité entre André et sa fratrie, à la mairie de Hienghène ou encore lors de la campagne en tribu. J'ai capturé beaucoup de choses, de paroles, de questionnements, et il faut beaucoup de courage pour faire confiance au réalisateur.
C'est peut-être aussi ce qui fait la force dans mon film, le fait d'être seule avec ma caméra, j'arrive à me faire oublier.
Il y a un moment de tournage qui m'a marquée. C'est quand André est entouré de ses sœurs, chez eux à la tribu de Werap. Après le repas ils se sont amusés à se rappeler des souvenirs d'enfance. Ce fut un moment fort pour moi où vraiment je suis devenue invisible... Les voir rire, se taquiner, se moquer joyeusement des uns et des autres et se souvenir de leurs parents m'a émue.
Les images étaient "en boîte", mais j'ai eu un grand moment de solitude intellectuelle. J'ai eu la chance d'être entourée de belles personnes qui m'ont éclairée. Elles m'ont redonné du courage et de la force pour me remettre dans le projet et me lancer dans le montage du film. Un "chantier" que j'ai attaqué cette année, rythmé par des moments de pause nécessaire pour prendre de la hauteur.
Samedi 11 novembre, c'est la soirée avant-première pour SANO. Un grand moment pour la réalisatrice qui présente son travail au protagoniste de son film, André "Sano" Levy.
J'étais stressée LOL.... Durant la semaine j'ai fait des insomnies. Du stress, de l'excitation, de l'impatience... Un mélange d'émotions…mais heureusement là encore, j'ai de la chance d'avoir à mes cotés un homme formidable qui m'a rassurée et accompagnée pour cette soirée spéciale. Nous avons regardé le film tous les trois.
Moi j'étais en tachycardie pendant 52 min 😄 à regarder André....les expressions de son visage, ses rires, ses commentaires... À la fin du film il m'a serrée fort dans ses bras, nous nous sommes regardés et nous nous sommes mutuellement remerciés pour ce projet enfin concrétisé.
UNE SOIREE MÉMORABLE...gravée dans mon esprit.
"Quand Aurélie Néaoutyine nous a présenté ce projet, nous avons tout de suite été enthousiasmés. Nous connaissons à la fois le protagoniste et les problématiques de la commune de Hienghène, et l'ensemble forme un terreau fertile à un film riche en questionnement et en images. C'est aussi Aurélie que nous voulons soutenir : une des rares réalisatrices de la province Nord, si ce n'est la seule, c'est une battante qui a réalisé son premier film en auto production. Productive, passionnée, il y a une vraie urgence chez elle de montrer et de mettre en valeur la province Nord et ses populations. Nous pourrons accompagner cette passion et lui apporter une vraie dimension cinématographique, artistique ainsi que notre expérience du cinéma."
Nô Production (extrait)
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